Moi, Van Gogh
Modèle du génie tourmenté propre au XXe siècle, Vincent Van Gogh compte parmi les artistes modernes qui ont fait couler le plus d’encre. Nul besoin de le présenter tant sa vie a déjà passionné les foules. Alors ce film, une énième production sur le peintre ?
Certes, ce documentaire n’apporte aucun nouvel élément sur sa vie. Car sa vie, on la connaît déjà : comment il s’est mis tardivement à la peinture en 1880, à l’âge de 27 ans, en s’inspirant notamment des œuvres de Jean-François Millet, comment il est soutenu par la suite matériellement par son frère, Théo, comment il s’installe à Anvers, puis à Paris pour améliorer ses connaissances techniques où il fait la connaissance de Toulouse-Lautrec, Seurat, Pissarro ou un certain Gauguin. L’épisode, enfin, à Arles où, à force de tension et d’exaltation, il se coupe le lobe de l’oreille gauche avant d’aller l’offrir à une prostituée en décembre 1888, et ce fameux jour de juillet 1890 durant lequel il se tire un coup de revolver dans la poitrine dans le champ où il peignait une ultime toile, encore et toujours inconnu du grand public.
La nouveauté réside d’abord et avant tout dans le lieu où vous pouvez admirer ce documentaire. En effet Moi, Van Gogh. Sur les traces d’un génie, est diffusé sur les mille mètres carrés de la Géode, un cadre prestigieux, vertigineux, d’habitude davantage destiné aux films à sensations fortes ou à des survols spectaculaires de la planète. Pour une fois, c’est une œuvre 100% culturelle qui nous est donnée à voir ! Elle est en outre résolument spectaculaire dans son traitement graphique grâce au procédé 70 mm/15 perforations – IMAXtm. Taillé pour les grands espaces, ce traitement permet de porter un regard nouveau sur les tableaux de Van Gogh : grâce à une sorte de loupe géante, les coups de pinceau, les couleurs et les expressions du peintre sont exaltés. L’œil du spectateur est guidé : il suit les détails importants sur lesquels focalise l’objectif.
Autre nouveauté : le point de vue adopté. Le narrateur n’est rien d’autre que Vincent Van Gogh lui-même, enfin disons Jacques Gamblin qui lui donne vie. Sous son regard critique, on suit la route de deux personnages : Ellen une conservatrice du Van Gogh Museum d’Amsterdam, et Peter Knapp, le réalisateur, à travers tous les lieux emblématiques du peintre, d’Auvers-sur-Oise à Arles en passant par Saint-Rémy-de-Provence. Ce film suit pas à pas cette aventure dont la performance artistique a rarement été égalée.
Fort d’un format d’à peine 40 minutes, ce documentaire peut se targuer de plaire aux petits comme aux grands. Avis aux amateurs !
Marion Cherin.
Du 25 mars 2009 au 31 mars 2010
Trois à quatre séances quotidiennes
Durée du film : 40 min
Tarifs : 10,50 € / 9 €
+ 33 (0) 1 40 05 70 00
La Géode, Cité des Sciences et de l’Industrie
30 avenue Corentin Cariou, 75019 Paris
Accès métro : Porte de la Villette
Bus : 75, 139, 150, 152, 249, PC
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